Rien ?

© émile Zézig
© Yannick Perrin

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Rien ?

Avez-vous déjà bayé aux corneilles ? Pourtant, c’est souvent dans ces moments de latence que peut germer la bonne idée. La compagnie Monsieur K déniche toutes les possibilités de ce « rien » fécond… Décidément, l’ennui porte conseil ! 

Mais l’ennui existe-t-il vraiment ?
N’est-ce pas plutôt l’arrivée d’un temps enfin disponible, ouvert, à soi, qui nous extrait heureusement de la frénésie contemporaine ? N’est-ce pas dans ce moment d’apnée que l’enfant démuni se découvre plein de ressources ? 

Romuald Leclerc et Laura Boudou, dans leur théâtre dansé à la poésie teintée d’humour, explorent cette liberté de l’enfance. 

Un spectacle doucement subversif, mis en scène par l’inclassable Patrice Thibaud, maestro dans l’art subtil et délicat de la comédie. 

Ne rien faire, mais le mieux possible, avec tous les sens en éveil… et le désœuvrement devient grandiose et burlesque ! 

Note d’intention

Comme le vide, l’ennui est angoissant. Nous le fuyons mais pourrait-on lui prêter des effets positifs ? Et si c’est dans l’enfance que l’on s’ennuie le plus, c’est aussi là que l’imaginaire est le plus fécond. J’avais envie de chercher dans cette direction et supposer qu’il est une grande source de motivation. C’est parce que je me suis beaucoup confronté à cette émotion lorsque j’étais enfant que je peux la considérer comme une chance. L’ennui m’a permis de développer un imaginaire, une façon de d’appréhender le monde que je chéris toujours aujourd’hui. Mais l’ennui existe-t-il vraiment ? N’est-ce pas simplement le fait de laisser le temps au temps de s’étendre amplement.

A rebours de la frénésie contemporaine, l’ennui devient une source d’interrogation sur le monde, il nous permet de prendre du recul sur nous-même et de retrouver le mouvement essentiel qui n’est pas celui de la vitesse, de l’agitation ou de l’utilité mais plutôt celui de repos, du suspend et du jeu. Il nous enseigne à être riche avec rien.

Le mécanisme qui se met en place dès qu’un enfant s’ennuie est fascinant. Passé la pénible sensation de torpeur, le « rien » laisse la place à l’exploration. L’enfant tâtonne et trouve en lui de quoi s’occuper, construire, inventer, rêver. Il est résolu à ne plus attendre mais à devenir acteur.

Il y a là un parallèle avec mon propre métier. Pour inventer des histoires qui deviendront des spectacles, le processus est toujours le même : s’extraire du monde, ralentir pour enfin revenir dans l’action. Je voulais rendre compte de ce temps occupé à rien, oú il n’y a pas d’activité rentable mais ou finalement, il y a tout…l’essentiel.

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